Décrypter les symptômes

Voici un petit article qui a pour but d’aider les membres du forum à décrypter les premiers symptômes des différentes maladies que peuvent rencontrer nos poissons de bassin. Il s’agit ici d’une aide sans prétention, qui permet au lecteur de rattacher certains comportements anormaux du poisson, à tel parasite ou telle maladie. Bien sûr, chaque cas est particulier et il n’est pas questions de certitudes ici, simplement d’une approche simple à mettre en œuvre pour pouvoir minimiser les risques de voir ses poissons mal en point.
L’observation est l’aspect le plus important. Sans observation, on ne pourra jamais déceler les changements de comportements, ou la détresse du poisson. Les moments de nourrissage permettent de vérifier que tous les poissons s’alimentent correctement, qu’ils n’ont pas de plaies, d’ulcères ou autres problèmes visibles.

Les symptômes :
- Un poisson qui se frotte (qui vrille) contre le fond et les parois du bassin peut potentiellement être victime d’une attaque parasitaire. Si ces frottements ne sont qu’occasionnels, il n’y a pas de raison de s’alarmer. Cela devient plus sérieux lorsque les frottements sont répétés.
Parfois, ces poissons sautent aussi hors de l’eau, ou happent de l’air en surface.
La meilleure solution consiste à faire une analyse au microscope. De nombreuses animaleries ayant un rayon bassin à peu près sérieux proposent ce service gratuitement. C’est le seul moyen qui permet réellement de connaître l’origine du problème. Grâce au microscope, il sera possible de savoir de quel parasite il s’agit et comment traiter. Les traitements dits à « large spectre » sont souvent peu efficaces, un traitement ciblé contre le parasite présent donnera de bien meilleurs résultats.
Les poissons qui sautent, et qui happent l’air en surface sont souvent dérangés par la présence de nombreux Gyrodactylus ou Dactylogyrus (vers des branchies qui peuvent coloniser le poisson entier).
Les autres parasites qui peuvent causer les frottements sont Ichtyophthirius, Costia, trichodina, Chilodonella.

Les poissons présentant un comportement anormal, craintif, et ayant des petits points blancs (de l’ordre du millimètre) sont probablement attaqués par le parasite Ichtyophthirius. Cela peut entraîner la mort, mais si c’est diagnostiqué à temps, il est assez facile de s’en débarrasser (le produit MONOCID est efficace).
Les poissons posés au fond, nageoires serrées, ou se couvrant d’un voile peuvent être victime des parasites Costia, trichodina ou chilodonella.

Dans tous les cas, un changement net de comportement du poisson (sauf durant la période de reproduction) est synonyme de problème de santé : poisson qui se pose au fond, qui ne mange plus, qui reste à l’écart, qui stationne en permanence près de la surface, etc…

Pour ceux qui possèdent un microscope, il n’est pas très difficile de constater une attaque parasitaire. Il suffit de visionner différentes vidéos de parasites vivants sur le net pour se faire l’œil. Attention toutefois, la présence d’un ou deux parasites est normal ; un traitement ne doit être fait que lors d’attaque, c’est à dire lors de la présence d’un grand nombre de parasites sur le frottis.
Pour les traitements antiparasitaires, c’est le bassin entier qui doit être traité.


Les ennemis des poissons autres que les parasites sont les attaques bactériennes. Attention, il ne s’agit aucunement des bactéries que nous rajoutons dans l’eau du bassin pour améliorer la filtration, car ces bactéries là sont très utiles pour transformer l’ammoniaque (toxique) produit par les poissons en nitrite (toxique) puis en nitrate (non toxique), et donc bénéfiques pour le milieu aquatique.

Les bactéries qui posent problèmes se développent surtout dans les zones non aérées de la filtration (boues dans les fonds de cuves par exemple) : ce sont les aéromonas, pseudomonas , etc…

Les premiers symptômes sont divers et variés : rougeurs, décollement d’écailles, ulcères, déchirures dans les nageoires, etc… En général, un poisson qui subit une attaque bactérienne ne se nourrit plus, reste au fond du bassin et meurt assez rapidement si rien n’est fait.
Dans ce genre de cas, mieux vaut isoler le poisson. Il est souvent conseillé d’appliquer régulièrement de la bétadine en gel (disponible en pharmacie) sur les plaies du poisson (sauf près de la bouche, des yeux ou des ouïes) afin de les désinfecter. Un bac de quarantaine doit être suffisamment grand et oxygéné et des changements d’eau quasi quotidien peuvent être faits (en rajoutant de l’eau du bassin si les paramètres sont bons). D’autres antiseptiques et cicatrisants sont disponibles auprès des revendeurs bassins.
Une sorte de mousse, qui est en fait un champignon peut parfois se développer sur les plaies des poissons. Ce champignon peut revêtir un aspect cotonneux, ou alors une couleur verte (champignon Saprolegna). De nombreux traitement efficace existe contre ces mycoses, mais il faut aussi se soucier de ce qu'il y'a dessous (souvent une plaie ou un ulcère).

Pour les possesseurs de koï qui ont peur des attaques bactériennes, il est possible de diminuer la pression des mauvaises bactéries dans le bassin grâce à l’utilisation de probiotiques.


Dans tous les cas, la première chose à faire lorsque les poissons ont un comportement anormal, est de prendre les paramètres de l’eau avec des tests à gouttes (tests en bandelette moins fiables). Des poissons posés au fond du bassin peuvent être le résultat d’une bête montée d’ammoniaque, à cause d’un nourrissage excessif par exemple.
Si votre bassin est sujet à une montée de nitrites ou d’ammoniaque (l’ammoniaque se dégrade en nitrite, les deux étant toxiques) il convient tout d’abord de procéder à un changement d’eau de 20 à 30% et d’arrêter absolument de nourrir les poissons. Par la suite, il faut quotidiennement refaire les tests. Si par malheur les nitrites continuent de monter, c’est que le bassin se trouve sur la phase ascendante du pic de nitrites.
Dans ce cas, la seule chose à faire est de saler le bassin à 3gr de sel par litre d’eau (3kg par m3 d’eau). Cela protège les branchies contre les brûlures occasionnées par les nitrites. Ensuite, dès que les nitrites commencent à redescendre, on peut commencer les changements d’eau.
Changer l’eau avant que le pic de nitrite ne soit atteint repousse simplement le problème.
Chaque année, de nombreux bassins connaissent une mortalité foudroyante (en quelques heures) à cause d’une montée de nitrites ; les paramètres de l’eau ne sont donc pas des éléments à prendre à la légère.

D’autres problèmes de santé peuvent frapper nos poissons. Ainsi, il n’est pas rare de voir un poisson vivant flotter à la surface ou avoir des difficultés à nager. En premier lieu, il peut s’agir d’un problème de vessie natatoire (organe de flottaison du poisson) dû à un fort changement de température, qui se résoudra sûrement tout seul. Ou alors, si le poisson semble vraiment mal en point, il peut s’agir d’une infection bactérienne interne, ce qui est beaucoup plus embêtant…
Un autre problème souvent rencontré est le développement de boutons sur le poisson. Ces boutons peuvent parfois même être qualifiés de tâches. Dans la plupart des cas, il s’agit de la variole, maladie contagieuse mais inoffensive. Son évolution dépend normalement de la température de l’eau, les boutons doivent donc disparaître avec une eau plus chaude. Mais cela reste aléatoire d’un bassin à l’autre puisque certains poissons qui ont la variole gardent les boutons toute l’année, d’autres non, certains sont très contagieux et plusieurs individus sont infectés, d’autres fois un seul poisson est concerné… Il est conseillé en tout cas d’ajouter 6gr de vitamine C (en poudre ou liquide) pour 1kg de nourriture afin de faire régresser les boutons (conseil du vétérinaire VETO FISH) et si possible de nourrir les poissons directement à la main car quand la nourriture stationne dans l’eau, la vitamine C se dégrade très vite. Cette maladie ne se soigne pas.


Un dernier point : il peut arriver, quand on possède des koï, de voir une femelle en détresse à cause de difficultés à expulser ses oeufs. Pour en être sûr, il faut déjà connaître le sexe du poisson. Si une femelle a un gros ventre au printemps, et que malgré la période de fraye, elle n'a pas pu pondre, il arrive qu'elle présente un comportement anormal : position bizarre dans l'eau, pose sur le fond, gonflement anormal du ventre, etc.
Une solution peut être de masser le ventre du poisson (le ventre doit être mou) à partir du milieu du corps, vers l'anus (il ne faut évidemment pas trop appuyer). Le but étant d'expulser les oeufs restants.

Vous trouverez sur ce lien de nombreuses photos de parasites au microscope, ou de poissons malades (points blancs, bactéries, champignon, ulcère, etc.) :
http://www.koiconnect.com/koi/les-maladies-des-kois/les-photos-de-parasites